Le corridor forestier Ambositra-Vondrozo fait partie des vestiges de la forêt de l’Est de Madagascar. A part les richesses en biodiversité qui le distingue des autres régions écologiques, Le COFAV est à l’origine de plus de 40 rivières qui se jettent dans le canal du Mozambique et l’océan Indien. Il joue un rôle fondamental dans la régulation du cycle de l’eau : irrigation de centaine de milliers d’hectares de rizières. Le corridor forestier détermine les régimes hydrologiques et le climat local et régional.
Malheureusement, cette richesse n’empêche pas sa dégradation due à diverses raisons, en l’occurrence, la migration non contrôlée au cœur de la forêt protégée, l’exploitation minière (notamment aurifère) dans plusieurs zones et l’exploitation illicite des bois précieux. La surexploitation de la zone aux alentours est résultante de l’enclavement et de la pauvreté de la population riveraine.
En 1999, une structure nommée Comité Multi-Local de Planification des ressources naturelles (CMP) a vu le jour. Il a joué le rôle de plaidoyer pour l’octroi de statut de protection du Corridor. Avec les acteurs de conservation dans la province de Fianarantsoa et les autorités régionales et locales, le processus de mise en place de la nouvelle aire protégée COFAV est engagé. Ainsi, le corridor mesurant 214 186 ha a obtenu le statut de protection temporaire en 2006 et le Décret de création définitive en tant qu’Aire Protégée, catégorie V-UICN en 2015 et géré par Conservation International.
En 2008, CMP a crée en son sein l’organisation TANDAVANALA, qui a continué les acquis du CMP en focalisant ses activités dans la zones périphériques du corridor. CMP Tandavanala a constaté les contraintes et opportunités de la zone à savoir : l’isolement, la pauvreté, la caducité des cultures de rente, le nombre élevé de la population (avec une taille des ménages importante), mais aussi la nécessité de conservation de la biodiversité unique, les terres fertiles, le climat tropical, les cultures industrielles favorables à l’exportation, et le potentiel de productions bio
Depuis la création de TANDAVANALA, plusieurs activités ont été initiées avec les communautés ayant touché le domaine de sécurité alimentaire et nutrition, de l’amélioration des revenus, de sylviculture et aménagement du territoire, du Renforcement des capacités des communautés de base, de la vulgarisation des foyers améliorés et du processus du marché du carbone.
Comme perspective, TANDAVANALA voit des issues favorables au développement durable des communes géographiquement proches de l’écorégion dans quelques domaines :
- La poursuite et l’optimisation de l’agriculture durable dans les zones de production (cultures vivrières et cultures de rente)
- La professionnalisation des agriculteurs (qualité et normes) et leur intégration progressive dans l’économie de marché
- La promotion de la certification « Eco » ajoutant de la valeur à la production locale (production basée sur l’aménagement du territoire et la conservation des ressources naturelles)
- L’adoption de la taxe environnementale issue de l’utilisation de l’eau procurée par le corridor (payement des services environnementaux) pour financier les activités de conservation du corridor